Lors de l’occupation de la Saxe pendant
la guerre de Sept ans, Frédéric II de
Prusse séjourne à plusieurs reprises à
Meissen entre 1760 et 1762. Devenant
ainsi propriétaire de la manufacture de
porcelaine de Meissen, il commande
pour lui et certains de ses proches de
nombreuses porcelaines.
En novembre 1762, le roi de Prusse
informe le modeleur en chef Johann
Joachim Kaendler de son désir d’un
nouveau service qui sera nommé
service japonais et destiné au Pavillon
chinois à Sanssouci.
Frédéric II fournit
à Kaendler une assiette en argent
pour servir de modèle aux formes du
service et détaille précisément ses
désirs : le roi souhaite que le service
soit à la fois antique et rocaille. Les
formes respectent ce voeu : les assiettes
à dessert combinent des rinceaux
rocaille en pourpre et des entrelacs
ajourés (bandelwerk) d’inspiration
plus classique. Frédéric II veut ensuite
que les bords soient recouverts d’un
fond jaune à mosaïque, la couleur des
empereurs de Chine et que l’intérieur
du bord soit bleu, ceci pour mettre en
valeur le fond jaune.
Enfin, le roi désire
que des animaux Indiens (exotiques)
ou oiseaux (’Indianische Thiere und
Vögel’) soient peints sur toutes les
pièces du service, chameau, éléphant,
rhinocéros, panthère, autruche,
singe, perroquet, cazoar. La plupart
des animaux peints sur les pièces du
service aujourd’hui répertoriées sont
des animaux imaginaires, associant
des éléments de plusieurs espèces
pour en créer une nouvelle.
Le service se composait de quatre-vingt-
seize assiettes, soixante-douze
assiettes à dessert, deux grandes
terrines et deux petites, dix-huit jattes,
seize plats, quatre salières, un huiliervinaigrier.
(Pour une étude de ce service voir
Samuel Wittwer, Interior decoration
and War Trophies - The Porcelain
Tables Services of Frederick the Great of
Prussia, International Ceramics Fair and
Seminar Handbook, 2009, pp. 36-47)
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