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Lisbonne
Adjugé 19.000 euros - Pierre Bergé et Associés - Brxuelles 18-20 mai 2009

Adjugé 19.000,00 euros

LISBONNE

Grand panneau azulejo de forme carrée comprenant cent carreaux à décor en camaïeu bleu au centre d’une bataille d’Alexandre dans un encadrement formé de consoles, balustres et cartouches baroques feuillagés. _ Travail de la Manufacture Royale de Vaisselle del Rato, Lisbonne.
XVIIIe siècle.
H.142 cm L. 142 cm



La "bataille" est très probablement inspirée d’une gravure de Jan van der Straet dit Stradanus (Bruges 1523-Florence 1605). Un grand panneau rectangulaire également décoré d’une bataille d’Alexandre est conservé au musée national de l’Azulejo de Lisbonne et reproduit par Joao Caste-Branco Pereira, Les Collections du Musée national de l’Azulejo, 1998, n° 87, p. 87.
Les grands panneaux, rectangulaires ou carrés ou en frise, appelés azulejo sont une production typiques du Portugal et destinés à l’ornement architectural civique et séculier, à la fois intérieur et dans les jardins. Les Azulejos furent introduits au Portugal par le roi Manuel Ier qui, revenu ébloui par l’Alhambra de Grenade, fit décorer son palais de Sintra (autour de 1508) de ces riches décors en faïence. A cette époque ce sont des Alicatados, faïences monochromes assemblées pour former des motifs géométriques. Viennent ensuite les majoliques à décor historié, technique venue d’Italie. Influencés par la Renaissance italienne, les céramistes portugais vont donc peindre des décors monumentaux en bleu et blanc qui s’intègreront parfaitement à l’architecture. Les compositions seront d’inspiration religieuse ou profane : putti, arabesques, coquilles dauphins, vases de fleurs et d’autres compositions, plus rares, à décor de "chasses" ou scènes de "batailles".
L’inspiration viendra de la gravure - source intarissable d’inspiration pour les ornemanistes - dont des recueils circulent depuis la Renaissance dans toute l’Europe. En se libérant de la domination espagnole en 1640, le Portugal adoptera l’Azulejo comme élément décoratif essentiel dans la construction des palais à Lisbonne et dans ses environs. Vers 1660 débutera la période du décor bleu et blanc. Comme les artistes flamands de Delft, les portugais interprèteront l’influence de la porcelaine chinoise à décor bleu et blanc ; la noblesse et la riche bourgeoisie choisiront de tapisser les murs de leurs maisons et enceintes de jardins d’ Azulejos à la manière de Delft. La polychromie se développera ensuite.
Au début du XVIIIe siècle grâce à la découverte d’or et de diamants dans les comptoirs portugais du Brésil, Lisbonne va développer une activité artistique exceptionnelle. L’encadrement joue un rôle aussi important que la scène qu’il contient, comme c’est le cas sur notre panneau. Le fort tremblement de terre qui détruira en grande partie la ville en 1755, amènera le roi Don José I à faire appel au Marquis de Pombal, grand amateur d’Azulejos, chargé de reconstruire Lisbonne. Il fondera, sur instruction royale, La Manufacture Royale del Rato (1767-1771)

Littérature
-  A Fábrica do Rato, Lisbonne, exposition Museu Nacional do Azulejo, 1999.
-  L’art de l’Azulejo au Portugal. Instituto Camoes et Museu Naciional do Azulejo, Lisbonne, 2000.
-  Real Fábrica do Rato, 1767-1835, Museu Nacional do Azulejo, Lisbonne.
-  Un art des sens, l’Azulejo au Portugal, Mairie de Paris, 9 juin au 31 août 2002.

 

 

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