Résultats des ventes

Sèvres
Résultat 143,000 euros - Etude Pescheteau-Badin - 10 juin 2010 - Hôtel Drouot

Résultat : 143.000 euros

Sèvres

Vase à rubans ou à couronne en porcelaine tendre de forme ovoïde, couvert, reposant sur un pied cannelé surmonté de perles en entrelacs en relief, le col orné d’un ruban bleu nouveau entourant trois baguettes à fond or, muni d’anses à enroulement à guirlandes de feuillage à fond or et en relief, décor polychrome sur fond bleu nouveau sur la face d’un paysage animé d’une nourrice assise sur un âne, portant un enfant dans ses bras et deux autres posés dans des paniers, guidée par un homme, un mouton à leur pied, le revers décoré d’un large bouquet de fleurs ; la réserve sur la face cernée d’un filet or retenu par un ruban noué et encadré de guirlandes de fleurs et feuillage en or : le couvercle décoré d’une guirlande de feuillage autour de deux filets or.
Marqué sous le pied : LL entrelacés, lettre-date O pour 1767.
La peinture de la scène champêtre attribuée à Antoine Caton.
XVIIIème siècle, année 1767.
Il repose sur une base carrée en bronze doré de style Louis XVI, la prise du couvercle et cerclage du couvercle en bronze doré.
Hauteur : 43,5 cm.
Hauteur totale avec la base : 50 cm.
(La prise du couvercle remplacée, le talon de l’intérieur du couvercle meulé).



PROVENANCE :
Ancienne collection du baron Alphonse et du baron Guy de Rothschild.
Sotheby’s, Monaco, 25-26 mai 1975, provenant de l’Hôtel Lambert et du Château de Ferrières, lot 208.

Un vase à rubans en deux grandeurs est produit à Sèvres à partir de 1763. Le modèle en plâtre et les moules sont mentionnés dans l’inventaire du 1er janvier 1764. Cette dénomination désigne très probablement la forme de notre vase dont le col est orné d’un ruban entourant des baguettes. Ce vase a également été nommé vase à couronnes.
Le 12 novembre 1765, le 3ème duc de Richmond achète une garniture de trois vases formée d’un vase à couronne et deux vases Dannemark à gaudrons à fond vert aujourd’hui encore conservés ensemble à Goodwood, le vase à couronne étant de la deuxième grandeur. Une autre garniture formée d’un vase à couronne et deux vases à feuilles de mirte est achetée par le ministre Bertin en décembre 1766. Une troisième garniture vendue en 1774 a été dispersée lors de la vente de Harewood en 1965 (Christie’s, Londres, 1er juillet 1965, lot 22, 25 et 26). Le vase à couronne de cette garniture, décrit à baguettes et ruban en 1774, également de la deuxième grandeur est récemment passé en vente publique (Christie’s, Londres, 17 novembre 2009, lot 148).

Quinze vases de cette forme sont connus, le plus ancien daté de 1764 est conservé au Philadelphia Museum of Art. Seuls quatre de ces quinze vases sont de la première grandeur. Deux sont conservés dans les collections royales anglaises et deux autres à la Wallace Collection (Sir Geoffrey de Bellaigue, French Porcelain in the Collection of Her Majesty the Queen, 2009, vol. I, n° 37 et 38, pp. 312-316 et Rosalind Savill¸The Wallace Collection, Catalogue of Sèvres porcelain, 1988, vol I, C267-269, pp. 233-243).

Rosalind Savill suggère que notre vase formait initialement une paire avec un vase de la première grandeur conservé à la Wallace Collection et décoré sur fond bleu d’après Berchem d’un homme assis sur un âne et d’une femme près d’une vache (n° C267). Rosalind Savill attribue également la peinture à Antoine Caton. La dorure des deux vases est parfaitement similaire et notamment le filet encadrant la scène est décoré sur les deux vases de losanges brunis et mats alternés (Rosalind Savill, op. cit.¸p. 236 et note 32).

Deux autres paires de vases à rubans ou à couronne mais de la deuxième grandeur sont connues, l’une conservée au Victoria and Albert Museum dans la collection Jones (Cecil H. Smith, Catalogue of The Jones Collection, part. II, 1924, n° 143, pl.20), l’autre faisait partie de l’ancienne collection de la comtesse d’Aubigny (Christie’s, Londres, 21 juin 1976, lot 162).